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Tout d’abords, le contexte : j’ai découvert l’univers de Vampire : la Mascarade par le jeu vidéo – Rédemption – et acheté la troisième édition du jeu de rôle papier. Il va sans dire que la troisième édition est pour moi le livre de référence. J’ai également acquis la quatrième, dite celle du 20ième anniversaire de 2011. Si j’ai bien apprécié cette édition spéciale, je l’ai trouvé moins intéressante que la troisième : le rajout des lignées était certes une bonne idée, mais superflue – des vampires si rares qu’on a 99,99 % de chance de ne jamais les croiser dans une chronique – mais le défaut principal étant l’absence de la géniale introduction de la troisième édition (genre initiation d’un futur vampire façon "Entretien avec un vampire").
Par curiosité, j’ai acquis la cinquième édition.
Déjà quand le livre est deux fois moins épais que le précédent, c’est mauvais signe ! Ensuite, le côté littéraire a presque disparu, excepté certains passages. C’est plus un manuel technique bourré de statistiques terre-à-terre qu’autre chose et c’est chiant à lire. Quant aux illustrations, les dessins sont rares et médiocres, de plus elles sont souvent constituées de banales photos de membres de la communauté des vampyres. On a complètement perdu le côté artistique et contes des précédentes éditions.
De plus, les auteurs se montrent quelque peu hautain envers leurs lecteurs, nous donnant l’impression de les prendre pour des idiots ou des enfants. Le jeu de rôle s’adressant à un publique mature, il n’y a pas besoin de remplir des pages et des pages de recommandations !
Ça c’est pour la forme ; parlons à présent du fond :
On n’a plus que les 7 clans de la Camarilla et tous les autres sont passés à la poubelle.
Un petit point positif, quand même : le livre développe plus les Caitifs et les Sangs Clairs …
Si la notion de la Soif (de sang) est un concept intéressant, c’est en remplacement du système de la réserve de sang. En clair, la quantité de sang détenue par le vampire n’est plus pris en compte et c’est un jet de dés qui détermine si l’utilisation du sang assoiffe le vampire ou non. Du coup, un joueur chanceux pourrait dépenser l’équivalent de 10 ou 20 points de sang sans avoir besoin de se réalimenter s’il obtient toujours des réussites à ces jets de dés. Il aurait été tellement plus judicieux d’associer les deux systèmes : chaque dépense de points de sang accroît le risque d’être assoiffé.
Le seul changement notable sur la fiche du perso est "Apparence" qui a laissé sa place à "Maîtrise de soi", ce qui n’est pas plus mal : je vois mal l’apparence être une variable qu’on peut changer avec de l’XP. Cela-dit, "Apparence" est toujours pris en compte, mais dans "Atouts & Handicaps".
Le système même du jeu a changé : la difficulté est définie non plus par le montant minimum à atteindre, mais le nombre de réussites (le montant minimum étant fixé à 6). Du coup, si on n’a qu’un dès à lancer et qu’il faut deux réussites, ce n’est même pas la peine de lancer le dé !
Si le principe de Génération est toujours important, l’âge du vampire est aussi pris en compte par un bonus passif appelé "Puissance de sang" qui augmente d’un point à chaque siècle d’activité (la Torpeur en fait perdre). Une bonne idée, si elle n’était pas contrebalancée par un niveau minimum et – surtout – maximum pour chaque Génération : je ne vois pas pourquoi un vampire de treizième Génération qui a vécu 2000 ans serait plus faible qu’un novice de cinquième Génération (exemple absurde, mais vous voyez l’idée).
Par contre – et c’est peut-être LE point positif de cette cinquième édition – le système des Disciplines a été complètement refait. Il y a notamment plusieurs pouvoirs par niveau, au lieu d’un seul comme dans les précédentes éditions (en fait, on avait le choix, mais qu’à partir du niveau 6 de maîtrise), ce qui permet un système plus souple : par exemple, si le(s) pouvoir(s) du niveau 2 ne vous intéresse(nt) pas, vous pouvez prendre deux pouvoirs de niveau 1 et passer ensuite directement à un pouvoir de niveau 3. A noter qu’il y a aussi des pouvoir dépendant de la combinaison de deux Disciplines.
L’histoire contée peut être intéressante : en ce début du 21ième siècle, les gouvernements mondiaux ont découvert l’existence des vampires et ont lancé la Seconde Inquisition avec le soutient de l’Église. Le monde est à feu et à sang, la paranoïa s’empare des mortels comme des vampires et beaucoup pense que la Géhenne débute. En cela, cette édition – écrite en 2018, donc avant la pandémie / la guerre en Ukraine / rajouter nouvelle catastrophe – est en parfaite adéquation avec la période troublée que nous subissons actuellement.
Bilan : une cinquième édition bien en deçà des précédentes. On a même l’impression d’avoir affaire à une nouvelle licence plutôt que d’une continuité de la saga. Il vaut mieux en rester à la troisième édition, quitte à piocher quelques règles dans la cinquième.
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